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RIENZI.

abandonner Palestrina pour aller l’accuser et m’emparer de sa personne. Tu es adroit, réfléchi, pénétrant : peux-tu aller à Rome, surveiller jour et nuit ses mouvements, voir s’il reçoit des messagers d’Albornoz ou des barons, s’il confère avec Pandulfo de Guido, enfin le tenir en surveillance dans sa maison, nuit et jour ? Il ne cherche point à se cacher, ta tâche sera moins difficile qu’elle ne semble. Apprends à la signora tout ce que tu pourras découvrir. Donne-moi tous les jours de tes nouvelles. Veux-tu te charger de cette mission ?

— Volontiers, monseigneur.

— Alors, à cheval, vite ! et songes-y bien, sauf l’épouse de mon cœur, je n’ai pas de confident à Rome. »


CHAPITRE II.

Montréal à Rome. — Il reçoit Angelo Villani.

Le danger dont l’arrivée de Montréal menaçait Rienzi était réellement effrayant. Le chevalier de Saint-Jean avait fait marcher son armée sur la Lombardie, en la mettant à la disposition de l’État Vénitien dans sa guerre avec l’archevêque de Milan. En échange de ce service, il avait reçu une somme énorme et en même temps il procurait des quartiers d’hiver à ses troupes, auxquelles il destinait une ample besogne pour le printemps suivant. Quittant Palestrina en secret et déguisé, puis accompagné d’une suite peu nombreuse qui le rejoignit à Tivoli, Montréal se dirigea vers Rome. L’objet apparent de son voyage était