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RIENZI.

Donnez-moi cette bannière, je vais chevaucher vers eux.

— Non, monseigneur, dit Giulio, ces maraudeurs-là ne respectent pas toujours le drapeau blanc d’un parle mentaire. Il y a du danger.

— C’est pour cela que votre chef le brave. Allons. »

Le chevalier prit la bannière et marcha résolûment aux cavaliers. En s’approchant d’eux, son œil exercé dans la guerre ne put s’empêcher d’admirer l’équipement complet et méthodique de leurs armes, la force et la beauté de leurs montures, la discipline, la régularité de leurs files longues et étincelantes.

Pendant qu’il allait droit vers eux et que les rayons du soleil doraient sa bannière splendide, ces soldats le saluèrent. C’était un bon présage, et il l’accueillit de même.

« Beaux sires, dit le chevalier, je viens à vous à la fois comme héraut et comme chef de la petite bande qui a échappé tout à l’heure à l’attaque inattendue d’hommes armés sur cette colline, et réclamant votre secours, comme de chevalier à chevalier et de soldat à soldat, je place ma troupe sous la protection de votre chef. Permettez-moi de le voir.

— Sire chevalier, répondit un homme qui semblait être le capitaine, je suis bien fâché de retenir une personne d’aussi noble apparence, d’autant plus que je reconnais à sa devise l’une des plus puissantes familles d’Italie. Mais nos ordres sont stricts, et nous devons conduire tout homme armé au camp de notre général.

— Absent depuis longtemps de mon pays natal, j’ignorais, répartit le chevalier, qu’il y eût guerre en Toscane. Permettez-moi de demander le nom du général dont vous parlez et celui de l’ennemi contre lequel vous êtes en marche. »

Le capitaine dit avec un léger sourire :