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RIENZI.

les cours renferment des galants sans foi et sans cœur. Je ne te donne point de conseils à l’avance, ce serait au-dessous de toi et de moi, mais je te laisse le pouvoir de mourir. Et là-dessus, Nina…

— Ta main tremblante plaça ce poignard dans les miennes. Je vis, ai-je besoin de t’en dire davantage !

— Ma noble et chère Nina, il suffit. Garde toujours le poignard.

— Oui, jusqu’à ce que nous nous retrouvions au capitole de Rome ! »

Un léger coup se fit entendre à la porte ; Nina en un clin d’œil avait repris son déguisement.

« Minuit va sonner, dit le geôlier apparaissant sur le seuil de la porte.

— Je vous suis, dit Nina.

— Il faut préparer tes idées, murmura-t-elle à Rienzi ; arme de toutes pièces ta glorieuse intelligence. Hélas ! Il faut encore nous séparer ! Je sens mon cœur défaillir ! »

La présence du geôlier sur le seuil de la porte tempéra l’amertume de la séparation en l’abrégeant. Le faux page pressa ses lèvres sur la main du prisonnier et quitta la cellule.

Le geôlier, s’arrêtant un instant derrière lui, déposa un parchemin sur la table. C’était la citation devant la cour convoquée pour le jugement du tribun.