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RIENZI.

maintenant avec moi que je n’ai pas été trop maladroit à vous servir. Qu’en dites-vous ? et comme j’ai tenu ma promesse, vous tiendrez bien la vôtre.

— Ami, dit Adrien, voici assez d’or pour t’enrichir ; voici de plus un bijou que les princes se disputeront ; tu n’as qu’à demander aux marchands. Tu parais honnête, malgré ton métier, car tu aurais pu me dépouiller et m’assassiner depuis longtemps. Rends-moi un service de plus.

— Sur l’âme de ma pauvre mère, oui.

— Ôte-moi, ôte-moi ce cadavre-là de cette place horrible. Enterre-le dans quelque endroit tranquille, écarté, à part, seul ! tu me le promets ? Tu me le jures ? Bien ! Et maintenant aide-moi à monter à cheval. Adieu, Italie, et si je ne meurs point de ce coup, puissé-je mourir honorablement comme il convient au désespoir, entouré de trompettes et de bannières, sur un champ de bataille bien disputé à un digne ennemi ! Je ne connais plus qu’une mort chevaleresque dont l’espérance puisse me faire supporter la vie. »