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aat rvorrcr: sun rüûcnmz été complètement perdues pour la science; le texte de '1`héocriœ y a gagné de la pureté; des vers inachevés ont ere restitués, des commentaires habiles ont interprété des passages obscurs; les fré- quents proverbes toujours si ditllciles à comprendre, parcequ’ils sont l‘image exacte des mœurs souvent inconnues d’une nation, furent expliqués ou du moins donnèrent naissance àtfingénieuses ` dissertations,à des recherches savantes sur les habitudes de Pan- tîquité. Nous ne présenterons pas ici un catalogue exact des édi- tions, traductions, imitations, annotations de Theocrite : nous · . indiquerons sucoessi vement et nous jugerons avec réserve. Théocr·ite a été traduit en vers latins par Hélius Eobanus. Ce volume, petit in-8·· publié à Bale en 1531, estlœuvre d`un phi- lologue habile, mais d'un poëte médiocre. ll y a de la tidélité dans la traduction, mais l’exp1·ession manque de grace ct de couleur. Longueplerre, auteur de Médée, tragédie qui est restée au théatre, a traduit les quinze premières idyllcs. Les vers sont mauvais et aujourd’hui oubliés; les notes sontbonnestllltlique un peu longues : elles ont mérité les éloges des philologhes allemands, et si leur rédaction, souvent ditfuse, les rend ennuyeuses rr lire, . elles olfrent cependant des éclaircissements curieux. Chabanon a tour à tour traduit et imité quelques idylles de Théocrito. La sécheresse et la roideur sont les défauts de son œuvre; les hotes seules ont survécu : elles sont utiles et pleines d‘uno science rendue avec facilité. Après cette mauvaise traduction , en parut une autre en prose, ” plus mauvaise encore, par P.-L.-C. Gin, ancien juriseonsulte. Le Style en est ditfus, et c’est là son moindre défaut : la langue fran- çaise, Porthographe et la syntaxe même y sont violées a toutes _ les lignes. ` ' · _ Théocritetrouva enlin un traducteur en la personne de Geoffroy, Mais l’habile critique chercha surtout à plaire; Pélégance fut son principal but : pour faire lire Theocrite a des Français; il Yar- rangaa, il supprima les passages qu’il ne put pas rendre aima- bles, il amplitia la comparaison, il tailla les phrasesà la fran- çaise; il éluda ainsi les ditîicultés sérieuses et changea le caractere genéral', la physionomie du poete. Du reste Geotlroy a pris soin de nous avertir de ces licences, dictées par de bonnes intentions, dans une longue préface ecrite tout entière avec le style et la rhétorique de l’ancien professeur d’él0quenoe au college Maza-