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   Il se fait garçon du cheval (du moulin), s’il n’a personne
Pour l’instruire et le conseiller,
Pour porter la farine, prendre le blé,
Et apprendre à boire du vin et à embrasser les femmes.

   — Et le Sergent, avec sa plume,
Quand il commence, fait-il autrement ?
— Oh ! à présent, vous parlez de l’homme
Qui ne respecte ni bassin, ni pot,

   Cheval, ni jument, pourceau, ni truie,
Pourpoint, ni chemise d’homme ou de femme,
Hoyau ni pelle, ni écuelle,
Ni cuillère ni couteau ;

   Le blé au champ, et les navets,
Le fumier, les fagots et le lin,
Et enfin, en général,
Tout ce qui est sous le firmament (lui est bon.)

   S’il a pouvoir d’un autre,
Tout ira avec lui (il emportera tout), bon et mauvais ;
Tout ira avec lui, il ne restera rien,
Et il dit (encore) et cœtera.

   — Et le tailleur, quand il commence,
Fait-il bien son métier ?
— Pour voler, il ne le peut guère,
Car l’on est toujours près de lui :

   On mesure les matières,
Il n’emporte que les lisières,
Et peu, de chaque couleur,
Parfois trois, parfois deux.

   — Et le meunier, quand il commence,
Fait-il bien (honnêtement) son métier,
Après avoir moulu un sac (de grain)?

   — Quand il entrera (au moulin), tout d’abord,
Il sera saint comme un saint,
Il fera vite, et de la farine menue (fine),
Et il plaira fort aux gens (aux pratiques).

   Et celui-ci, d’ailleurs,
Si l’on vient à se plaindre et à le blâmer,
Avec neuf ou dix serments,
Il contentera tout le monde,