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   Faire Monsieur cocu, je le ferais.
— Petit-Jean, cher Petit-Jean, fais-le donc.

   Et quand il eut fait cocu Monsieur,
Le cher Petit-Jean pleurait toujours.

   Et la dame demandait
A Petit-Jean, en le voyant :

   — Petit-Jean, Petit-Jean, dis-moi,
Pourquoi, mon garçon, pleures-tu ?

   — C’est que, Madame, si j’osais
Le dire à Monsieur, je le ferais.

   — Petit-Jean, cher Petit-Jean, ne le dis pas,
Et je te donnerai trois cents écus.

   — Madame, donnez-les-moi donc ....
Madame je vous remercie.

   Petit-Jean-le-Morveux ne pleurait plus,
Et il s’en alla comme un homme.


Chanté par un enfant de chœur, au bourg de
Plougonven. — 1861. —
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AU BOUT DE L’AVENUE
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   Jeannette disait, au bout de l’avenue :
— Je ne suis pas venue ici en mes plus beaux atours ;

   Je ne suis pas venue ici en mes plus beaux atours,
J’ai à la maison cotillon neuf ;

   J’ai à la maison cotillon neuf,
Qu’il y a dix-huit tailleurs à faire, en un jour :

   Six taillent, et six cousent,
Trois polissent et trois aplanissent.

   Encore est-il resté après eux
De quoi attacher trois crochets, sur l’arrière ;