Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/365

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


   Quand il va, le dimanche, à la grand’messe,
Par la noblesse il est salué ;
Il est salué par la noblesse,
Comme s’il était le fils du roi de France.

   — Eh bien ! suis-le donc, quand tu voudras,
Ma malédiction tu auras, quand tu le suivras.
La malédiction de sa mère elle a eu,
Et de son malheur elle a été cause.

   Quand ils furent fiancés et mariés,
Ils faisaient si mauvais ménage qu’il n’y avait pas
___________________________ moyen d’y résister ;
Ils faisaient si mauvais ménage qu’il n’y avait pas
___________________________ moyen d’y résister ;
Le maître tailleur est parti.

   Marie Geffroy disait,
Au presbytère de Camlez quand elle arrivait :
— Bonjour et joie, mon oncle,
Moi, j’ai une triste destinée.

   La malédiction de ma mère j’ai eu,
Et de mon malheur elle est cause.
Le recteur de Camlez a dit
A Marie Geffroy, quand il l’a entendue :

   — Taisez-vous, Marie, ne pleurez pas,
La malédiction d’une mère n’est rien du tout ;
La malédiction d’une mère n’est rien ;
La malédiction d’un père est quelque chose.

   Marie Geffroy, si vous m’obéissez,
Ici, avec moi, vous resterez.
Je chercherai pour votre enfant une nourrice,
La plus jolie jeune femme qu’il y ait à Camlez.

   — Soit mécontent qui voudra,
A la recherche de mon époux j’irai,
Et je ne me lasserai pas à marcher,
Jusqu’à ce que j’aie trouvé mon époux.

   Quand pour la première fois elle l’a trouvé,
Il était dans une salle, qui s’ébattait ;
Il était dans une salle qui s’ébattait,
Quatre demoiselles étaient avec lui.

   — Bonjour et joie à vous, mon époux,
Il y avait grand temps que je ne vous avais vu.
— Voyez, dit-il, la pièce effrontée,
Qui me prend pour son mari !