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   — Puisque je ne puis, d’aucune manière,
Vous détourner de l’église,

   Ma bague et mon mouchoir,
Rapportez-les moi, clerc, à la maison.

   — Votre bague et votre mouchoir
Vous seront rapportés à la maison.

   Et, une autre fois, vous, soyez sage,
Ne livrez rien à l’aventure ;

   Ne laissez rien aller au vent,
Jusqu’à ce que vous soyez sûre de votre serviteur,


Chanté par Olive Le Brun, Pempoul, septembre 1883.
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LE DEUIL DE LA MAITRESSE MORTE


   Approchez, jeunes gens, que vous entendiez mes lamentations ;
Donnez-moi, s’il est possible, un soulagement à mes peines.

   Hélas ! il est bien malaisé de me soulager l’esprit.
A un tourment si grand il n’y a pas de remède.

   Morte est ma maîtresse, morte mon espérance !
Adieu, mon plaisir, adieu toute ma confiance !

   Adieu, ma jeunessse, adieu, mon plaisir !
Je les ai tous perdus, en l’espace d’une heure.

   Quand je songe au dessein que j’avais d’aller la voir,
Il me semble que je vais mourir à tout moment.

   Les paroles gracieuses de mon aimée
Me traversent le cœur, ainsi que lance ou glaive.

   Armes, toutes tant que vous êtes dans le monde, glaives, sabres,
N’attendez plus longtemps ! achevez mes jours !

   Je demande à aller au palais de la Trinité,
Là où j’aurai l’allégresse, une fois encore, de la voir.

   La douceur (du bruit) de l’eau, courant à travers bois,
Éparse de tous côtés, dans les ruisseaux,

   Ne cesse, nuit et jour, de me troubler l’esprit,
En me rappelant le souvenir de ma plus aimée.