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Cotillon à la nourrice et maillot au fils,
Cent écus au chevet du berceau, pour faire bercer ;
Si vous m’aviez souhaité quelque mal,
Foutre jamais, orpheline, vous n’auriez revu mes deux pieds.


Chanté par Marguerite Philippe, 1868.
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YVONNETTE
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I

Approchez tous, et vous entendrez chanter
Une chansonnette divertissante, qui a été levée, cette année ;
Qui est faite à une jeune fille âgée de quinze ans,
Laquelle a été enlevée, la première nuit de l’année.
Et si vous avez envie d’apprendre comment cela se fit (le voici):
Le père de cette fille était resté gravement malade au lit.
Yvonnette demandait, un jour, à son père ;
— Votre permission pour me marier, dit-elle, si cela vous agrée,
Votre permission pour me marier, dit la fille, je désire,
(Pour me marier) à un jeune menuisier de la paroisse de Saint-Gily ;
A un jeune menuisier de la paroisse de Saint-Gily,
Il me recherche et il me plaît.
— Moi, je suis, dit le bonhomme, retenu par la maladie,
Et tu viens encore me donner du chagrin et mettre mon esprit à la gêne !
Tu vas prendre un homme de la plus basse condition,
Quand tu pourrais en avoir un de ton rang ;
Tu vas prendre un homme de la plus basse condition,
Quand tu pourrais avoir un homme de bonne lignée !...

II

Jean Raison disait à son domestique, le traître !
— Fais-moi avoir l’héritière, si tu peux me venir en aide ;
Fais-moi avoir l’héritière, en dépit de ses parents,
Et je te donnerai dix écus, pour avoir des habits neufs ;