Autrefois, il y a eu un temps,
Où j’aimais la paroisse de Quimper ;
Où je l’aimais fidèlement,
Parce que j’y avais une maîtresse jolie.
En m’en revenant de Morlaix,
J’ai entendu parler de ma maîtresse ;
J’ai entendu quelqu’un dire :
— La maîtresse de cet homme est mariée ;
Elle est mariée, sa maîtresse jolie,
A un tanneur de Guingamp[1].
Et moi aussitôt de dire
Que j’irais à Guingamp, la voir ;
De dire que j’irais à Guingamp
Voir ma douce jolie...
Quand je fus sur les pavés de Guingamp,
Je vis ma maîtresse dans sa chambre ;
Je vis ma maîtresse dans sa chambre,
Devant elle un miroir ardent.
Et moi de lui dire
Que je n’irais pas dans sa chambre l’entretenir ;
Que si elle voulait descendre sur le pavé,
Je l’entretiendrais, sans délai...
— Ma maîtresse, dites-moi,
Si elle est vraie, la nouvelle que j’ai entendue ?
Si elle est vraie, la nouvelle que j’ai entendue,
S’il est vrai que vous êtes mariée ?
- ↑ Voilà un pauvre clerc
Dont la maîtresse est mariée ;
Voilà un jeune clerc
Dont la maîtresse jolie est mariée ;
Dont la maîtresse jolie est mariée
A un tanneur de Guingamp