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ALIETTE LE PALÉFRÉ
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   Aliette Le Paléfré,
La plus jolie fille qui soit dans la contrée !

   Si j’étais avec elle couché,
Je serais avec ma plus aimée.

   — Mon cuisinier, mon valet de maison,
Va pour moi jusqu’à elle,

   Et dis-lui, si elle ne le sait,
Qu’elle est fille aimée sur la terre.

   — Et bonjour à vous, Aliette.
— Et à vous cuisinier, puisque vous voilà venu.

   — Je viens vous apporter une lettre,
De la part de Bernez, votre serviteur.

   — Merci pour votre lettre,
Prenez nourriture, et allez à la maison ;

   Prenez nourriture, et retournez
Dire à votre maître que je suis mariée...

   — Et bonjour à vous, mon seigneur maître,
En voici d’une autre nouvelle ;

   En voici d’une nouvelle tout autre,
Aliette est mariée !

   — Mon cuisinier, mon valet de maison,
Va pour moi à l’écurie,

   Et selle-moi ma haquenée,
Que j’aille savoir la vérité.

   — Et bonjour à vous, Aliette.
— Et à vous, Bernez, puisque vous voilà venu.

   — Nouvelle étrange j’ai entendu,
Croire qu’elle soit vraie, je m’en suis gardé.

   — La nouvelle pourrait être vraie ;
Tout le monde n’a pas ce qu’il désire.

   Et moi, j’ai un frère clerc ;
S’il apprenait cela, je serais tuée.