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n’alliait sa destinée à la sienne. Il était un étranger. Les êtres et les choses lui étaient hostiles. Les rues n’avaient point d’issues. Il marchait parmi des ombres dans une bruyante solitude. Les feux rouges des tramways bondissaient quand il traversait la chaussée, terrifiants. Il tomba sur un banc, avenue des Champs-Élysées, et il s’endormit. Et des jours s’écoulèrent. Il fréquenta la puanteur et la vermine des asiles au globe bleu ; jusqu’à la fermeture des gares il se traîna sur les dalles des halles. Les agents le secouaient ; il descendait les marches, soumis, et il allait vers quelque coin obscur, s’accroupir. Il s’emplissait de nuit. Ses forces se détendaient ; nulle résistance. La réalité ne le touchait que