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VIE DES COURTISANES

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Il sera tout pareil. Mais écoute, je vais te dire ce qu’il faut que tu fasses et comment tu dois te conduire avec les hommes. Nous n’avons que cela pour vivre, ma fille ; depuis deux ans que ton bienheureux père est mort tu ne sais pas comment nous avons vécu. Quand il était là nous ne manquions de rien. Comme forgeron il avait acquis un grand nom au Peiraieus, et on peut entendre dire à tout le monde qu’il n’y aura jamais un forgeron comme Philinos. Après sa fin j’ai vendu ses tenailles, son enclume et son marteau deux cents drachmes et c’est là-dessus que nous avons vécu ; ensuite j’ai tissé, descendant la trame et tournant les fils, gagnant avec peine de quoi manger ; et je t’ai élevée, ô ma fille, seule espérance qui me fût restée.