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VIE DES COURTISANES

homme, et ce fut un devin excellent, je crois, appelé Teiresias. Est-ce qu’il ne t’est pas arrivé un accident comme celui-là ? — Non, Leaina, dit-elle. Je suis venue au monde semblable à vous autres femmes ; mais j’ai les goûts, les désirs et tout le reste d’un homme. — Et cela te suffit, dis-je, les désirs ? — Laisse-toi faire, Leaina, si tu ne me crois pas, dit-elle, et tu reconnaîtras que je n’ai rien à envier aux hommes. J’ai quelque chose à la place de la virilité… Mais laisse-toi faire et tu verras. » Je me suis laissée faire, Klônarion ; elle me suppliait tant ! et aussi, elle me donnait un collier splendide, avec des tuniques du lin le plus fin. Alors, moi, je l’ai serrée dans mes bras comme un homme, elle m’a fait des baisers, elle s’est unie à moi en haletant et il m’a paru qu’elle jouissait excessivement. »