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CHAPITRE II


LA RELIGION ET LA MORALE DE TOLSTOÏ[1]

I


Pour Tolstoï, la vie est la lumière des hommes, le principe de tout[2].

La vie, c’est l’aspiration au bien.

L’homme croit qu’il ne vit que pour son propre bonheur. Pour tout homme, vivre est synonyme de rechercher le bien et d’aspirer à sa possession. L’homme n’a conscience de la vie qu’en lui-même, dans son individualité, voilà pourquoi il se figure que le bien qu’il désire n’est autre que son bien individuel. Il lui semble de prime abord que la vie, la vraie vie, c’est sa vie à lui. L’existence des autres êtres lui parait toute différente de la sienne : à ses yeux, ce n’est qu’un simulacre de vie. L’homme ne

  1. Tolstoï n’a jamais exposé d’une manière systématique ses théories de théologie, de sociologie ou de morale. Elles sont semées dans ses ouvrages sans enchaînement logique apparent. Dans les pages qui vont suivre je tâcherai d’en dégager un corps de doctrine.
  2. O jizni ; — Vtchom moîo vera ; — Moïa Evanguelié ; — Tserkov i gossoudarstvo ; — Tsarstvo bojié vnoutri vas ; etc.