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sure comme ayant garanti la liberté des provinces[1], car, dans son discours contre Pison, il lui reproche de l’avoir violée en réunissant des peuples libres à son gouvernement de Macédoine[2]. Enfin, une disposition particulière réglait la comptabilité et les dépenses de l’administration, en exigeant qu’au sortir de charge les gouverneurs livrassent, au bout de trente jours, un compte rendu justificatif de leur gestion et de leurs dépenses, dont trois exemplaires devaient être déposés, l’un à l’ærarium, à Rome, et les autres dans les deux villes principales de la province[3]. Les propréteurs devaient rester un an et les proconsuls deux ans à la tête de leur gouvernement[4].

Les généraux soumettaient les pays administrés par eux à deux lourdes charges : ils exigeaient, sous le prétexte du

  1. Cicéron, Discours contre Pison, xvi ; — Lettres à Atticus, V, x, xvi, xxi ; — Première Philippique, viii.
  2. « Tu as obtenu (s’adressant à Pison) une province consulaire sans autres limites que celles de ta cupidité, au mépris de la loi de ton gendre. En effet, par une loi de César, aussi équitable que salutaire, les peuples libres jouissaient d’une liberté pleine et entière. » (Cicéron, Discours contre Pison, xvi.)
  3. Cicéron, Discours contre Pison, xxv ; — Lettres familières, II, xvii ; — Lettres à Atticus, VI, vii. — « J’ajouterai que, si le droit ancien et l’antique usage subsistaient encore, je n’aurais remis les comptes qu’après en avoir conféré et les avoir arrêtés de bon accord et avec les procédés que comportent nos relations intimes. Ce que j’eusse fait à Rome suivant l’ancien mode, j’ai dû, sous le régime de la loi Julia, le faire en province : y déposer mes comptes et reporter seulement au trésor les copies conformes… Il fallait bien exécuter les prescriptions de la loi. On a déposé dans deux villes les comptes dûment arrêtés et collationnés, et j’ai choisi, aux termes de la loi, les deux plus considérables, Laodicée et Apamée… J’arrive à l’article des gratifications. Sachez que je n’y ai compris que les tribuns militaires, les préfets et les officiers de ma maison (contubernales). J’ai même commis une erreur. Je croyais avoir toute latitude quant au temps. Depuis j’ai su que la proposition devait en être régulièrement faite dans les trente jours de la reddition des comptes… Heureusement que les choses sont dans leur entier, en ce qui concerne les centurions et les contubernales des tribuns militaires, car la loi est muette à l’égard de ces derniers. » (Cicéron, Lettres familières, V, xx.)
  4. Dion-Cassius, XLIII, xxv.