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d’armes au nombre de vingt, chargés de rédiger les traités et d’en assurer l’exécution, de déclarer la guerre et de veiller à l’observation de tous les rapports internationaux[1].

Il y avait aussi des confréries religieuses (sodalitates), instituées pour rendre un culte spécial à certaines divinités. Tel était le collège des frères Arvales, dont les prières et les processions appelaient la faveur du ciel sur les moissons ; telle encore l’association ayant mission de fêter les Lupercales, fondées en l’honneur du dieu Lupercus, protecteur des troupeaux et destructeur des loups. Les dieux Lares, génies tutélaires des villes ou des familles, avaient aussi leur fête instituée par Tullus Hostilius, et célébrée à certaines époques, pendant lesquelles les esclaves étaient exemptés de tout travail[2].

Les rois firent bâtir un grand nombre de temples destinés à déifier, les uns la gloire[3], les autres les vertus[4], les autres l’utilité[5], d’autres la reconnaissance envers les dieux[6].

  1. Denys d’Halicarnasse, II, lxxii. — « Le nom des feciales vient de ce qu’ils présidaient à la foi publique entre les peuples ; car c’est par leur intervention que la guerre entreprise prenait le caractère d’une guerre juste, et que, la guerre une fois terminée, la paix recevait d’un traité sa garantie. Avant d’entreprendre la guerre, ou envoyait quelques-uns d’entre les féciaux pour réclamer ce qui était à réclamer. » (Varron, De la Langue latine, V, § 86.) — « Des alliés se plaignaient-ils que les Romains leur eussent fait tort et en demandaient-ils réparation, c’était aux feciales d’examiner si l’on avait violé le traité. » (Denys d’Halicarnasse, II, lxxii.) — Ces prêtres féciales avaient été institués par Numa, le plus doux et le plus juste des rois, pour être les gardiens de la paix, les juges et les arbitres des motifs légitimes qu’on avait d’entreprendre la guerre. (Plutarque, Camille, xx.)
  2. Denys d’Halicarnasse, IV, xiv. — Pline, Histoire naturelle, XXI, viii.
  3. « Numa éleva un temple à Romulus, qu’il déifia sous le nom de Quirinus. » (Denys d’Halicarnasse, II, lxiii.)
  4. « Temple de Vesta, emblème de la chasteté ; temple à la Foi publique, élevés par Numa » (Denys d’Halicarnasse, II, lxv et lxxv.)
  5. « Le dieu Terme ; la fête en l’honneur de Palès, déesse des pasteurs, Saturne, dieu de l’agriculture ; les dieux des jachères, des engrais, etc. » (Denys d’Halicarnasse, II, lxxiv.)
  6. « Après avoir fait ces choses dans la paix et dans la guerre, Servius Tullius