Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sparte, quoique bien déchue, se distinguait par ses monuments et son industrie ; le fameux portique des Perses[1], élevé après les guerres médiques, et dont les colonnes en marbre blanc représentaient des vaincus illustres, faisait le principal ornement du marché. Le fer, tiré en abondance du mont Taygète, était merveilleusement travaillé à Sparte, dont les fabriques d’armes et d’instruments agricoles avaient de la célébrité[2]. Les côtes de Laconie abondaient en coquillages d’où l’on tirait la pourpre la plus estimée après celle de Phénicie[3]. Le port de Gythium, très-peuplé et très-actif en 559, avait encore de grands arsenaux[4].

Au centre de la presqu’île, l’Arcadie, quoique sa population fût composée de pasteurs, avait pour les arts le même amour que le reste de la Grèce. Elle possédait deux temples célèbres : celui de Minerve à Tégée, construit par l’architecte Scopas[5], où se trouvaient réunis les trois ordres d’architecture, et celui d’Apollon à Phigalie[6], situé à 3 000 pieds au-dessus de la mer, et dont les restes font encore l’admiration des voyageurs.

L’Élide, protégée par sa neutralité, s’adonnait aux arts de la paix ; l’agriculture y florissait ; ses pêcheries étaient productives ; on y fabriquait des tissus de byssus qui rivalisaient avec les mousselines de Cos et se vendaient au poids de l’or[7]. La ville d’Élis possédait le plus beau gymnase de

  1. Pausanias, Laconie, xi. — Il faut encore citer le fameux temple de bronze de Minerve, les deux gymnases et le Plataniste, grande place où avaient lieu les concours d’adolescents. (Pausanias, Laconie, xiv.)
  2. Étienne de Byzance, au mot Λακεδαίμων, p. 413.
  3. Pausanias, Laconie, xxi.
  4. Tite-Live, XXXIV, xxix.
  5. Pausanias, Arcadie, xlv.
  6. Pausanias, Arcadie, xli. Trente-six colonnes sur trente-huit sont encore debout.
  7. Pline, Histoire naturelle, XIX, i, 4.