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CONFLUENT DU KIN-CHA ET DU PE-CHOUY KIANG.

Li-kiang, le Kin-cha kiang a repris son nom et c’est le Ya-long kiang auquel on donne le nom de Pe-chouy kiang.

Un bac fonctionne à l’embouchure même du Ya-long kiang. Il constitue l’un des revenus du mandarin d’Houey-li tcheou : un cheval paye 200 sapèques (un peu plus d’un franc d’après le change des sapèques au moment de notre passage), et un simple voyageur 60 sapèques.

Au retour de cette excursion, je reçus un petit billet latin du père Lu, qui m’annonçait son arrivée à Hong-pou-so et sa visite pour le lendemain après sa messe.


CONFLUENT DU PE-CHOUY KIANG ET DU KIN-CHA KIANG.

Il fut exact au rendez-vous : nous vîmes un jeune homme d’une figure douce, distinguée et timide. Il y avait sept ans qu’il était revenu du collège de Poulo Pinang et qu’il était en possession de sa double cure de Ma-chang et de Hong-pou-so. Son langage affectueux nous inspira bien vite la plus entière confiance. Les détails qu’il nous donna sur l’état du pays étaient peu satisfaisants et confirmaient en certains points le dire des autorités chinoises. La route directe vers Ta-ly n’avait jamais été fermée pour les marchands ; mais les Mahométans renvoyaient impitoyablement tous les voyageurs qui se présentaient les mains vides. On rencontrait leurs premiers postes à une centaine de lieues de l’autre côté du fleuve. En ce moment, cette route était tellement infestée par les voleurs, que les marchands se