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XIENG KHONG, KHAS LEMET.

Phadey, est marqué par de nouvelles difficultés de navigation. Nous franchissions en ce moment les limites du territoire de Luang Prabang pour entrer dans la grande province de Muong Nan, dont Xieng Khong est la seconde ville.

Après ce passage, le fleuve s’épanouit dans une grande plaine, comme depuis Vien Chan nous n’en avions plus rencontré, et il reprend son cours au nord-ouest. Le 4 juin au soir, nous campâmes sur un banc de sable. Notre horizon, subitement élargi, nous permettait d’apercevoir à l’ouest et au nord les sommets lointains et bleuâtres de grandes chaînes dont les derniers contre-forts venaient mourir en légères ondulations sur les rives du fleuve.

Le lendemain, à huit heures du matin, nous mettions pied à terre à Xieng Khong, où l’on achevait à la hâte les quatre cases édifiées pour nous recevoir. L’accueil des autorités fut bienveillant et empressé, et le gouverneur de la ville, qui était la seconde autorité de la province de Muong Nan, vint le soir même rendre visite au commandant de Lagrée. Nos barques furent déchargées et retournèrent à Pak Ta, après que ceux qui les montaient eurent reçu la rémunération habituelle. Nous nous trouvions maintenant en dehors de la zone d’influence et d’action du roi de Luang Prabang.


CLOCHE D’UNE PAGODE DE PAK TA.

MM. Joubert et de Carné nous rejoignirent le 9 juin : les phénomènes volcaniques que notre géologue avait pu constater étaient, suivant l’usage, beaucoup moins considérables que ne les avaient faits les récits des indigènes. Le volcan annoncé se réduisait à de simples fumerolles, formées de gaz sulfureux carbonique et de vapeur d’eau, et se produisant en deux points principaux, peu éloignés l’un de l’autre et appelés par les indigènes Phou Fay niaï et Phou Fai noi, « montagne du grand feu et du petit feu ».

Les pourparlers s’étaient engagés dès le lendemain de notre arrivée avec le gouver-