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« Un ouvrage qui, sous prétexte de « montrer la réalité », disait-il, met complaisamment sous les yeux du public des scènes honteuses, ce n’est pas une œuvre de littérature. L’art peut être libre, et même très libre. Mais à cette grande et nécessaire liberté, il y a une limite, que le plus naïf connaît à merveille, au-delà de laquelle le prétendu art porte un autre nom.

« Quant à nous, les écrivains, nous qui sommes si fiers de notre métier, nous qui avons l’honneur d’écrire, nous ne reconnaîtrons jamais pour l’un des nôtres quiconque poursuit en écrivant un but sans dignité…

« Qu’on veuille donc bien y prendre garde : n’est pas un écrivain tout homme dont le nom figure sur la couverture d’un volume. Est-on soldat seulement parce qu’on porte un képi ? »

Il y a mieux. En 1908, au congrès antipornographique de Paris, M. Georges Lecomte, alors et aujourd’hui encore président de la Société des gens de lettres, parlant au nom des écrivains du jour et « des écrivains de l’avenir », a marqué cette distinction nécessaire, en des termes dont on appréciera la vigueur et la solennité.

« Par un tel acte, très réfléchi, nous venons, déclarait-il, répudier toute solidarité avec cette abjecte camelote qui n’a rien de commun avec la littérature de