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condamnée aux dépens. Cela devait arriver, la loi est tellement insuffisante et mal faite ! Qu’à cela ne tienne ! On lui refuse le bonheur légal : elle prendra le bonheur extra-légal. « Lois, juges, coutumes, quel nouveau 93 balaiera tout cela ? » En attendant, Francine les balaie pour son compte. Elle a aimé un explorateur, nommé Eparvié. Eparvié est revenu. Francine ne peut pas être sa femme devant la loi « idiote » ; elle sera sa compagne devant sa conscience… Car la femme nouvelle résume tout son programme dans ces formules cyniques : le droit au bonheur, par le divorce élargi et par l’union libre.

Ce programme, M. Victor Margueritte ne l’a pas seulement placé sur les lèvres de ses héroïnes. Il ne s’est pas contenté de l’exposer dans ses livres et ses pièces de théâtre. Pendant vingt ans, il s’appliqua à la faire passer dans la législation et dans les mœurs. En 1902, il adresse à la Chambre des députés, une pétition en faveur de l’extension du divorce. En 1903, il dépose au groupe parlementaire de la libre-pensée une nouvelle brochure qui défend le même projet.

On sait en quoi consiste la thèse. L’auteur a eu soin de la préciser lui-même dans un article de la Revue des revues. Après s’être élevé éloquemment contre tout ce que l’application de la loi du divorce actuel renferme d’odieux et de malpropre, il indique le