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Marthe Dangé et Hélène Dugast sont des femmes nouvelles ; elles sont déjà assez écœurantes. Elles ne donnent pas cependant au titre dont on les pare toute sa signification.

Il ne suffit pas que la femme nouvelle s’affranchisse de la délicatesse morale et des lois de la pudeur. Il faut qu’elle secoue le joug de l’idée religieuse et la rigueur de l’indissolubilité matrimoniale.

La femme d’autrefois était chrétienne : Madame la comtesse Favié mère, devenue veuve, était restée digne. La raison en est qu’asservie aux idées religieuses et mondaines, elle était trop « vieux jeu » et ne comprenait pas ce que les écrivains modernes appellent la vie. Ce qu’est cette vie — car il y a « deux vies », c’est le titre d’un roman — une femme nouvelle, Madame Francine Le Hagre, va nous l’apprendre. Son mari, Fernand, est une brute, un menteur, un mauvais drôle, un avare. Francine engage une action en divorce. Elle plaide. M. Le Hagre, cependant, ne veut pas divorcer. C’est contraire à ses intérêts et à ce qu’il appelle ses principes, car il estime qu’on peut, au xxe siècle, « conserver une femme à soi, malgré elle, comme un marchand arabe s’attribue le droit de vie et de mort sur quelque négresse volée dans une razzia ».

Or, Francine perd son procès ; elle est déboutée et