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notre société actuelle… Aucun catholique, aucun honnête homme ne condamnerait les femmes nouvelles, si elles bornaient là leur programme et leur action : car ce féminisme-là est de tradition chrétienne. Il sauvegarde, il exalte dans la femme sa dignité de personne et sa fonction de mère. Il est vieux comme l’Évangile.

Dans leur réalité intégrale, les femmes nouvelles dont Victor Margueritte est le maître éponyme, se présentent sous des traits qui les rendent moins sympathiques. Elles ne cherchent pas seulement à sortir de la condition malheureuse que leur créent certaines dispositions légales fâcheuses ou incomplètes ; elles s’évadent résolument des lois les plus sacrées, des disciplines morales les plus fondamentales.

Hélène Dugast est une personne réfléchie, nous l’avons vu tout à l’heure, mais aussi elle est une affranchie. Après un séjour en Angleterre, elle s’est déniaisée ; elle a rejeté tous les préjugés étroits, elle s’est débarrassée de toutes les pudeurs conventionnelles. Et l’on comprend, sans que j’y insiste, tout ce que cela veut dire.

Comme Marthe Dangé, l’une de ces jeunes filles auxquelles Victor Margueritte a consacré tout un livre, elle tient des propos de corps de garde, et se livre au libertinage avec une désinvolture et une inconscience de faunesse.