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l’apparition des Femmes nouvelles en 1899, jusqu’au Soleil dans la geôle en 1921.

Ces romans sont, pour la plupart, de véritables manifestes qui prêchent, comme dans un cours gradué, l’émancipation de la femme, la légitimité de l’adultère et l’élargissement du divorce. Ils prennent la femme nouvelle au début de son évolution sociale, ils lui placent entre les mains le balai des mégères de 93 et ils lui font vider « la geôle », c’est-à-dire le foyer[1].

  1. Le romancier ennemi de la famille continue son œuvre, avec Le Compagnon. Comme il l’écrit lui-même dans Comœdia (25 août 1923), il poursuit, en l’élargissant, le sillon commencé en 1896 : « J’espère avoir fait ici, déclare-t-il, un pas en avant. Les femmes que jusqu’ici j’avais tenté d’animer, n’étaient que des bourgeoises en mal d’évolution. Annik Raimbert, sœur de Monique dans la libération physique ; va plus loin qu’elle, dans l’émancipation de l’esprit… Elle va jusqu’au bout de ses croyances, elle accomplit intégralement l’étape. » En effet, elle n’admet point d’autre joug que l’amour, et refuse le mariage, pour l’exemple, pour prouver que l’union libre vaut l’union légalisée.
    C’est cette doctrine abominable, essentiellement antifamiliale, anarchique, sauvage, que certains journaux, admis dans les familles et soutenus par les conservateurs, ont contribué à propager, en accordant au roman Le Compagnon l’appui de leur publicité. Tels sont notamment : L’Éclair (20 août, 21 août, 22 août, 23 août, 28 août, 30 août) ; Excelsior (19 août, 21 août, 23 août, 24 août, 28 août, 3 septembre, 4 septembre, 14 septembre) ; Le Figaro (28 août, 31 août,