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pée sans poitrine, sans hanches, presque uniquement faite de sa robe, de sa coiffure et de ses dessous ? Qui lui a créé le règne de ce faux monde du théâtre qui règne encore partout, à côté du monde de la politique, encore plus dans les restaurants et les casinos à la mode que sur la scène ? Qui a fait de la demi-mondaine la véritable reine de la société française moderne, si l’on en croit du moins vos livres et vos journaux ? Qui a créé la midinette, si touchante, pour en faire une attraction parisienne ? Qui a rempli les plus paisibles maisons de province des publications illustrées où des pseudo-artistes sont montées et exaltées dans leur luxe tapageur, avec leurs robes, leurs chapeaux, leurs autos, leurs chevaux, leurs chiens même, comme des modèles de l’élégance et du goût français ?

« Quelle place a-t-on faite à la femme sérieuse, toute prise par l’éducation de ses enfants, les soins dont elle entoure son mari, le rafraîchissement continuel de sa petite maison accueillante et coquette ? Qui en a célébré les vertus ?

« Qui s’occupe de cette femme-là qui ne s’attache qu’à ses devoirs et trouve le complet bonheur à les remplir ? Qui cherche à développer ce sentiment du bonheur dans le devoir ?

« À qui la faute, je le répète, si, objet de luxe et de plaisir, la femme n’est plus, oublie d’être la créa-