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lateurs de la République des Lettres. En vertu d’une logique inéluctable, il doit donc soumettre à ses lois toutes les créatures qui composent la famille et notamment la femme.

La femme, formée par des siècles de christianisme et de chevalerie, est le chef-d’œuvre de notre passé. Devant l’amour, elle est condamnée à abdiquer sa noblesse ; car elle ne doit servir qu’aux desseins du souverain. Aussi, la littérature ennemie de la famille l’a-t-elle ravalée aux conditions les plus dérogeantes. Dans ces livres, dans ces pièces si nombreuses, dans ces romans innombrables, la femme n’est plus la femme, elle n’est plus la fiancée, elle n’est plus l’épouse, elle n’est plus la mère, elle est la parisienne, la poupée, la don-juane, la demi-vierge, l’affranchie, la déchaînée, la grisette, la courtisane.

En août 1916, une italienne, Madame Luisa Amici-Grossi, adressait à M. Brieux, de l’Académie française, une lettre qu’elle intitulait « L’École des mères » et dans laquelle elle disait :

« Est-ce leur faute, je vous le demande, si les Françaises ont oublié, depuis tant d’années déjà, que le vrai rôle, l’unique rôle pour ainsi dire de la femme, c’est d’être mère ?

« Qui a exalté en elle la poupée, la petite poupée parisienne, toute fanfreluche et maquillage, la petite pou-