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de la capitale. Elle y était arrivée à 3 h. 40, venant d’un petit bois voisin et accompagnée d’un jeune homme dont je possède le signalement, mais qui est inconnu dans la région.

— Quel âge a-t-il ? dit Pausole.

— Très jeune. Dix-sept ans au plus.

— Allons, c’est gentil, fit le Roi.

— Si Votre Majesté l’avait voulu, le suborneur était arrêté dès hier et la Princesse ramenée au Palais.

— Par des policiers, n’est-ce pas ?

— Ou par des envoyés spéciaux.

— Et lesquels ? Vous ne voyez jamais, Taxis, le point délicat d’une situation, ni la complexité qui résulte des devoirs imposés par le scrupule affectueux.

— Je n’insiste pas. Votre Majesté a raison contre moi. J’ai déféré à ses ordres et la surveillance a été levée hier soir, à huit heures. Depuis lors, je me suis maintenu strictement dans l’expectative.

— Il serait pourtant essentiel de savoir à qui nous avons affaire, et d’abord afin de décider s’il convient de poursuivre ou de s’abstenir. Qu’est-ce que c’est que ce galopin dont nul n’a jamais vu la tête, qui n’appartient pas au palais, qui n’habite point aux environs, et qui prend tout à coup assez