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Giguelillot avait parcouru le chemin du retour en quatre bonds de son petit zèbre, car il se devinait également incapable de cacher à la blanche Aline les sentiments nouveaux qu’elle lui inspirait, et d’exprimer à la belle Diane ceux qu’elle ne lui inspirait plus.

Pendant les trois jours où le Roi, seul avec sa bonne conscience, agita en lui des questions de morale, Line et son ami le page se retrouvèrent toutes les nuits devant le Miroir des Nymphes, toujours plein d’eau lunaire et de feuillages obscurs.

— C’est très mal, disait Line, songeant à Mirabelle.

— Non, disait Giguelillot, puisqu’elle n’en sait rien.

Et il savait se faire pardonner tout ce que cette parole avait d’abominable par tout ce qu’elle avait d’absolutoire et de consolant.


Enfin Pausole, un matin de soleil où la Reine Alberte venait de recevoir ses faveurs courtoises mais, un peu distraites, sortit du palais en couronne et demanda sa mule Macarie.

En même temps, il fit annoncer que tous les habitants de la demeure royale, Reines, écuyers et