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où elle allait vivre sa troisième nuit conjugale, Diane jeta vers son mari des regards de pardon et de renaissant amour.

Alors Giguelillot se sentit mordu par le petit serpent d’une petite jalousie. Cette femme qu’on lui enlevait (car on la lui enlevait) acquit à ses yeux aussitôt des séductions fascinatrices. Inquiet de lui-même, soucieux d’enterrer son souvenir sous une bonne réalité, il se résolut à faire diversion.

En jeune homme pratique et déterminé, il avait ses armes sur lui.

L’étui où il enfermait ses plaquettes était un nécessaire complet pour aventures et habitudes, une triple trousse indispensable divisée en trois poches d’inégale importance.

La première contenait :


Un tire-bouton ;

Six lacets de corset ;

Des sels ;

Un poison inoffensif ;

De la poudre blanche, de la poudre Rachel, de la poudre rose (en petites boîtes de poche) ;

Trois bâtons de rouge tout neufs ;

Des épingles noires, blanches et à tête ronde.