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venir à ce dernier point dès que la nature l’y invite ; mais quelle que soit la volupté qui la tente et qu’elle choisisse, nous nous estimons heureux si elle l’apprend à notre école, car il faut que les classes aisées partagent avec les plus pauvres non seulement leur trop grande fortune, mais le secret trop bien gardé de leurs mystérieux plaisirs où la foule réclame sa part.

— Je voudrais bien savoir, répéta Pausole, quel est votre second moyen…

— Je me résume, dit M. Lebirbe. En combattant la licence des intérieurs, en répandant le discrédit sur les pavillons clandestins et sur les vieillards abjects qui ne dénigrent la nudité que pour la retrouver moins fade entre le corset et les bas noirs, nous faisons effort passionnément dans le sens du nu antique et pur, nous favorisons la vie au grand jour, la franchise des mœurs, l’exemple et l’enseignement direct de l’étreinte, en un mot l’expansion de la volupté publique sur le territoire de Tryphême.

— Rien ne saurait m’être plus agréable, dit Pausole, mais vos moyens ?

— Nos moyens ? Nous en connaissons deux. Le premier, je vous l’ai dit, Sire, c’est la propagande. Le second, ce serait une sanction.