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au-dessus de la ceinture. Sa main prit le petit sein gonflé, l’enveloppa des cinq phalanges, le pressa de la paume caressante et le parcourut du bout du doigt jusqu’à ce qu’elle eût trouvé la pointe. — Line sourit en levant les yeux.

Elles sortirent du parc entre deux aloès, mais à travers champs, loin de la route. En cet endroit, le remblai de terre sèche et dure portait des empreintes de pas. Mirabelle n’y voyait plus, car la lune s’était couchée ; Line, lentement, la guida de la main et bientôt elles furent dans le fossé.


Où aller ? Elles n’en savaient rien.

Elles suivirent un champ de maïs, puis des enclos maraîchers où croissaient des piments rouges, des pastèques et des patates.

Le jour s’élevait peu à peu.

Sous les haies de cactus en raquettes séjournaient des brumes courbes comme des montées de neige.

— J’ai sommeil, dit Line en posant la joue sur l’épaule de son amie. Qu’il est tard ! Où nous reposerons-nous ? Je n’ai pas dormi depuis tant d’heures !

Elles discutèrent tout en marchant. Il y avait bien, sur la route, un hameau avec une auberge ;