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Ce n’est pas pour l’Artémis qu’on adore à Perga, cette guirlande tressée par mes mains, bien que l’Artémis soit une bonne déesse qui me gardera des couches difficiles.

Ce n’est pas pour l’Athêna qu’on adore à Sidê, bien qu’elle soit d’ivoire et d’or et qu’elle porte dans la main une pomme de grenade qui tente les oiseaux.

Non, c’est pour l’Aphrodite que j’adore dans ma poitrine, car elle seule me donnera ce qui manque à mes lèvres, si je suspends à l’arbre sacré ma guirlande de tendres roses.

Mais je ne dirai pas tout haut ce que je la supplie de m’accorder. Je me hausserai sur la pointe des pieds et par la fente de l’écorce je lui confierai mon secret.