l’époque où elles ont été vécues. Comment une petite bergère de montagnes eût-elle appris à scander ses vers selon les rythmes difficiles de la tradition éolienne ? On trouvera plus vraisemblable que, devenue vieille, elle se plut à chanter pour elle-même les souvenirs de sa lointaine enfance. Nous ne savons rien sur cette dernière période de sa vie. Nous ne savons même pas à quel âge elle mourut.
Son tombeau a été retrouvé par M. G. Heim à Palaeo-Limisso, sur le bord d’une route antique, non loin des ruines d’Amathonte. Ces ruines ont presque disparu depuis trente ans, et les pierres de la maison où peut-être vécut Bilitis pavent aujourd’hui les quais de Port-Saïd. Mais le tombeau était souterrain, selon la coutume phénicienne, et il avait échappé même aux voleurs de trésors.
M. Heim y pénétra par un puits étroit