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leuse. Je regrette seulement qu’on n’en ait pas parlé davantage et que les auteurs anciens, ceux du moins qui ont survécu, soient si pauvres de renseignements sur sa personne. Philodème, qui l’a pillée deux fois, ne mentionne pas même son nom. À défaut de belles anecdotes, je prie qu’on veuille bien se contenter des détails qu’elle nous donne elle-même sur sa vie de courtisane. Elle fut courtisane, cela n’est pas niable ; et même ses dernières chansons prouvent que si elle avait les vertus de sa vocation, elle en avait aussi les pires faiblesses. Mais je ne veux connaître que ses vertus. Elle était pieuse, et même pratiquante. Elle demeura fidèle au temple, tant qu’Aphrodite consentit à prolonger la jeunesse de sa plus pure adoratrice. Le jour où elle cessa d’être aimée, elle cessa d’écrire, dit-elle. Pourtant il est difficile d’admettre que les chansons de Pamphylie aient été écrites à