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Un diadème d’or ajouré couronne mon front étroit et blanc. Cinq chaînettes d’or, qui font le tour de mes joues et de mon menton, se suspendent aux cheveux par deux larges agrafes.

Sur mes bras qu’envierait Iris, treize bracelets d’argent s’étagent. Qu’ils sont lourds ! Mais ce sont des armes ; et je sais une ennemie qui en a souffert.

Je suis vraiment toute couverte d’or. Mes seins sont cuirassés de deux pectoraux d’or. Les images des dieux ne sont pas aussi riches que je le suis.

Et je porte sur ma robe épaisse une ceinture lamée d’argent. Tu pourras y lire ce vers : « Aime-moi éternellement ; mais ne sois pas affligé si je te trompe trois fois par jour. »