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Je l’ai trouvée comme un trésor, dans un champ, sous un buisson de myrte, enveloppée de la gorge aux pieds dans un péplos jaune brodé de bleu.

« Je n’ai pas d’amie, m’a-t-elle dit ; car la ville la plus proche est à quarante stades d’ici. Je vis seule avec ma mère qui est veuve et toujours triste. Si tu veux, je te suivrai.

« Je te suivrai jusqu’à ta maison, fût-elle de l’autre côté de l’île et je vivrai chez toi jusqu’à ce que tu me renvoies. Ta main est tendre, tes yeux sont bleus.

« Partons. Je n’emporte rien avec moi, que la petite Aphroditê qui est pendue à mon collier. Nous la mettrons près de la tienne, et nous leur donnerons des roses en récompense de chaque nuit. »