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Laveuses, ne dites pas que vous m’avez vue ! Je me confie à vous ; ne le répétez pas ! Entre ma tunique et mes seins je vous apporte quelque chose.

Je suis comme une petite poule effrayée… Je ne sais pas si j’oserai vous dire… Mon cœur bat comme si je mourais… C’est un voile que je vous apporte.

Un voile et les rubans de mes jambes. Vous voyez : il y a du sang. Par l’Apollôn c’est malgré moi ! Je me suis bien défendue ; mais l’homme qui aime est plus fort que nous.

Lavez-les bien ; n’épargnez ni le sel ni la craie. Je mettrai quatre oboles pour vous aux pieds de l’Aphroditê ; et même une drachme d’argent.