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Dimanche, 23 octobre 1887.

Je reviens du Concert Colonne.


programme
  Massenet, Ouverture de Phèdre.
  E. Grieg, le Printemps.
  Beethoven, Symphonie en fa (8e).
  Bizet, l’Arlésienne.
   Marche des Rois Mages
Minuetto.
Entr’acte du 3e acte.
Adagietto.
Carillon.
  Saint-Saëns, Danse macabre.

Je mets l’Arlésienne au rang des plus belles choses que j’aie jamais entendues. La marche et le carillon sont des airs superbes, le minuetto et l’adagietto ont une finesse, un esprit que je ne puis comparer qu’aux plus jolis airs d’Haydn, et encore ! quant à l’entr’acte, c’est grandiose comme du Wagner.

J’étais placé au deuxième amphithéâtre. Après chacun des trois premiers morceaux de l’Arlésienne, il y a eu chez mes voisins les étudiants une explosion d’enthousiasme, de cris, de hurlements de joie, bravo, bravo, aho, aho, bis, bis, comme je n’en avais jamais vu. Tout le monde s’était