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l’Oliverana, le Semeur, l’In lombis diaboli virtus, et surtout l’extraordinaire « Péché mortel » que j’aurai, que je veux avoir.

J’ai acheté là l’exemplaire de Cladel du Psautier de l’amie, et les Flaireurs de Van Lerberghe.

C’est par Bailly sans doute que Rops me fera mon frontispice.

Il a neigé toute la journée.

Le dernier jour de mes dix-neuf ans aura eu une joie : Heredia m’écrit, et m’envoie en autographe le sonnet sur les Amours de Ronsard.

J’ai d’abord eu Mallarmé, puis Darzens, puis Régnier ; cette fois, c’est Heredia. Cette année peut-être je connaîtrai Leconte de Lisle. Le reste viendra comme il pourra, sans que je m’en inquiète. Et ma vie sera bien ainsi. Puis viendront les peintres, Rops, Moreau, Rodin ; les musiciens, Massenet, Reyer, et le jeune que j’attends. Que m’importeraient les autres ?

Oh ! la vie dans un très petit cercle de grands hommes.

Heredia m’a écrit une lettre bonne.


28 décembre, 5 h. 1/2.

Henri de Régnier est non seulement un grand poète, mais — et de jour en jour je le vois davantage, — c’est évidemment le poète attendu.