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décadence de Rome. À la fin, c’est Jean Chouan, Après la bataille, Les pauvres gens, Pleine mer, Plein ciel. « Nous allons à l’amour, au bien, à l’harmonie, le point du jour blanchit nos fronts ». L’avenir, c’est l’hymen des hommes sur la terre, et des étoiles dans les cieux. Ainsi, l’homme s’améliore. D’autre part, la science à peine née, couvre le monde, et demain tout dépendra d’elle. L’homme s’éclaire donc.

Cette marche parallèle vers le Bien, vers le vrai n’est chantée nulle part avec plus de ferveur que dans le surhumain Satyre, résumé suprême et point culminant du livre, dernier terme du génie humain. La Légende des Siècles, c’est donc avant tout un acte de foi en l’humanité, un acte d’espérance en son progrès illimité, un acte d’amour pour ses efforts actuels vers un but encore lointain.


Continuée à Dizy, 2 septembre.

2e point. — Sans la forme, toutefois, qu’est l’Idée ? Et qui dit le Sens, sinon le Rythme et l’Harmonie ? J’évoque donc la forme de la Légende des Siècles et je me demande : est-ce la forêt, est-ce l’océan, est-ce la montagne ? Mais rien, rien de réel n’est comparable à cette entité, création étrangère aux choses ; rien, sinon la nature elle-même, mais la nature entière, avec ses rochers et ses