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déchirée, c’est Paris la nuit, qui a paru dans les Poèmes saturniens. Lepelletier se vante de ne pas avoir été en… par Verlaine et reconnaît que la réputation qu’on lui fait est aujourd’hui très répandue, mais il ne peut dire si elle est fondée. Même vis-à-vis de Rimbaud, qu’il a connu, il n’a pas de preuves. Il sait seulement que tous deux se grisaient jour et nuit, et que Rimbaud vivait absolument aux crocs de son ami ; à table, il n’ouvrait la bouche que pour dire : « Donne-moi de la viande ! Donne-moi du vin ! » c’était toute sa conversation. — Quand Verlaine était jeune, il était horrible ; simiesque au possible. — En ce moment il est de nouveau à l’hôpital, cette fois à Cochin. Là, au moins, il ne se grise pas.

Mendès était complètement gris, ainsi que le faisait remarquer l’aimable Lepelletier. Il a trouvé très bien de faire observer tout haut que Leconte de Lisle n’était pas là. Et devant le froid qui tombait aussitôt, il a ajouté que Leconte de Lisle aurait dû venir, que Leconte de Lisle avait été le premier maître de Dierx, que Leconte de Lisle aurait dû prendre une voiture, que… oh !

Deux discours prononcés : le premier (four) par Xavier Charmes ; le second (triomphe) par Armand Silvestre. Dierx n’a répondu ni à l’un ni à l’autre. C’est un grand, chauve, moustachu, avec de grands cheveux noir-gris sur l’occiput, et des yeux très doux. Personne ne le connaissait, c’était évident,