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à mille exemplaires. Mais j’aurai au moins le bonheur de me dire que les vingt amis qui seront venus à moi aimeront mon œuvre pour la splendeur de la Forme ou la Beauté de l’Idée, sans chercher en moi autre chose que ce que j’ai voulu y mettre.

Mais les Symphonies ne sont pas prêtes. Je suis trop jeune encore pour les faire, sans doute. Un si merveilleux sujet ! Pour rien au monde il ne faut le gâcher. C’est pourquoi je le remets à plus tard. D’un autre côté, pour l’eurythmie de ma vie, il faut que j’aie imprimé avant vingt ans un volume de juvenilia. Uniquement pour faire date. C’est ce volume que je suis en train de composer.

Cela s’appellera : Choses murmurées. Pas un vers n’y aura plus de neuf syllabes. Aspect général : in-16 carré, couverture bleue ; peut-être eau-forte de Besnard (?). J’essaierai de le publier dans la même édition que Dédicaces de Verlaine, qui vient de paraître. Ce ne sera qu’une plaquette de cent pages. Déjà trois pièces que j’y destine sont terminées. Le reste suivra.

Il faut que le manuscrit soit sous presse avant les vacances. Et le premier pas sera fait.


Mardi, 22 avril 1890.
la jeune fille de cholet

Faut-il raconter ? Faut-il se ressouvenir ? Puisque rien n’y fera plus maintenant, puisque c’est bien