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sages, sur mes lectures principalement. Il a trouvé que c’était bien écrit, et puis ça se voyait sur sa figure. Il rayonnait.

Je lui ai lu aussi une partie de ce que j’écrivais il y a eu hier huit jours, sur mes aspirations. Mes idées l’ont enchanté, et renversé ! « Comment, toi tu penses ça ! Pas possible ! La grâce ! La poésie ! Eh ben, et Hugo, et Eschyle ? »

Encore un qui ne me connaît pas.

Qui est-ce qui me connaît, du reste ?

Il voulait quelque chose de plus ému. Je lui ai lu mon Soir à la Campagne. Ça l’a ravi.

Dieu, que je suis content !

Il me suppliait de le lui copier pour demain. Je le ferai attendre. Il ne l’aura que mercredi. Je ne veux pas avoir l’air de courir après les compliments.

Mes camarades aiment assez ce que je fais, du reste. Naville m’a conjuré de lui dédier mes Roses. Je lui ai dit oui, mais je ne l’ai pas fait. Gide, encore, mais Naville, non. Il les trouvait épatants. La Rochefoucauld prétend qu’on aime toujours ceux qui vous admirent. Heu ! Ce n’est pas toujours vrai.

Brocchi les admirait beaucoup aussi.

Aujourd’hui, Dutten m’a rendu mon devoir français sur La Bruyère en me disant : « Épatant, mon cher ! »

Enfin, Givierge, il y a trois mois, écoutant mes