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Sur un premier étage d’une petite maison resserrée, écrasée, en retrait, toute en hauteur :

« Mariette, bouquetière. »

Une vacherie (pas au figuré) avec de vraies vaches qu’on trait en publie. Il y avait des Parisiennes qui n’avaient certainement jamais assisté à cette opération et qui avaient l’air très étonnées de voir que ça sortait par là. « Eh !… Viens donc voir, Antoinette, comme c’est rigolo. »

Des gardes françaises bleu blanc rouge, très frais, très jeunes, servent de gardes.

Jusqu’à des camelots, — oh ! même en 89, — vous criant le Père Duchesne imprimé sur des presses de l’époque.

La musique des gardes françaises vous joue des airs de Grétry avec orchestre de l’époque, tout grêle, tout mince ; et Nicolet, le fameux Nicolet, parade ! et vous raconte avec un grand sérieux ses aventures, et comment « il n’a jamais connu son auteur, celui qui l’a porté dans son sein, dans ses entrailles paternelles ».

Plus loin, un charlatan tout jeune, quoique de l’époque, et qui pose pour les yeux bleus, offre de rendre la jeunesse et la beauté à ceux qui l’ont perdue, — pour vingt sols ! Il y a foule pour l’entendre, — jusqu’à M, Légée, le slavophile. Mais, dès qu’il faut acheter, tout le monde file. Pour vingt sols, pourtant !

En face, sur un triangle méphistophélistique,