Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ai demandé s’il consentirait à m’en faire une pareille. Il a bien voulu. Mais il y a une chose qui m’ennuie, c’est qu’elle ne sera pas absolument pareille. Il a dit que cela l’ennuierait, mais qu’il a maintenant un modèle merveilleux, et qu’il peut faire beaucoup mieux. Moi, j’aurais beaucoup mieux aimé qu’il se contentât de copier sa première aquarelle, mais Maciet m’a dit : « N’insiste pas, ça l’ennuiera et il te « fera une horreur. » C’est justement ce dont j’ai peur depuis que je sais qu’elle ne sera pas pareille. Si je suis obligé de la mettre dans une armoire, cela sera bien ennuyeux, et puis enfin ça serait de l’argent jeté par les fenêtres ! »

Puis, pendant quinze jours, plus de nouvelles.

Le dimanche 8 mars, Georges m’écrivait à Dizy : « J’ai été hier à l’inauguration de l’exposition des Pastellistes qui a remplacé celle des Aquarellistes… Je n’ai vu qu’une petite partie de l’exposition, celle d’Helleu, qui est jolie, celle de Besnard, qui a deux pastels ravissants et d’autres très bons. Besnard s’exposait, lui aussi, très entouré, très félicité, et mis comme toujours à la diable, avec un habit et une cravate qui ont certainement appartenu à un garde champêtre du temps de Louis XVIII. M. Ferry, qui a été voir son atelier avec Theuriet il y a quelques jours et y a beaucoup loué, paraît-il, une nouvelle Nuit à l’aquarelle, lui a fait hier soir encore tous ses compli-