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Une mesure pour rien. Vous commencerez quand vous voudrez. (Explosion de rires.) Allons, un peu d’ensemble, n’est-ce pas ?… autant que possible. (La salle se tord.) Du reste, pourvu qu’on se rattrape au point d’orgue ! »

Au milieu du morceau, le rideau se lève et la commère entre. « Mais vous venez trop tôt, mon amie ! Y a encore vingt-quatre mesures. », La commère, c’est le théâtre du Palais-Royal (Mlle Bonnet, laide et joue mal). Elle chante un couplet : « Je suis le Palais-Royal, Messieurs. Non pas celui de l’année dernière, mais le nouveau, celui de cette année. On m’a éclairé à l’électricité. On m’a mis des balcons extérieurs… — Oui, très extérieurs même, interrompt Dailly. Ils ne sont même pas mal du tout, les balcons… — On m’a pratiqué de nouvelles issues par devant… (Oh !… Oh !… dans la salle.) Enfin, je suis remis à neuf, je suis un nouveau théâtre. » Puis les phrases d’usage sur le compère et la commère, et le décor change : la place de l’Opéra. Tous les camelots, hommes-sandwiches, hommes-poêles, hommes-oranges assiègent le compère et la commère de leurs réclames et de leurs papiers. Puis ils se retirent et arrive un marmiton.

Le marmiton, c’est Lavigne. Dès qu’elle entre, toute la salle éclate. C’est le marmiton qui crie : « Vive Boulange », qui « fait des manifestations », qui « renverse Loguengrin ». — « Mais pourquoi