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Comment saurait-il ? Les poètes devinent-ils jamais qui leur dicte leurs poèmes, et pour quelles fins ? Aimery Jouvelle a écrit d’un trait. Et il a cru, de bonne foi, jeter sur son papier son amour même, comme une cassolette épand son parfum. Mais Psyché Vannetty ne s’y est pas trompée. Il n’est pas bon de promener des lampes dans la nuit. Qui s’y risque voit tout d’un coup trop clair. Psyché Vannetty, qui a cherché plus loin qu’il ne fallait, vient de trouver ce qu’il ne fallait pas…

Ce sont de très bonnes fées qui ont doué l’homme du mensonge.

Voici donc que le drame commence. Le drame vrai.


Aimery n’aime plus et croit aimer encore. Psyché sait n’être plus aimée…

Elle va donc tenter tout pour reconquérir l’amour qui lui échappe. Aimery, inconscient, ne mettra à rien nul obstacle.

Et des jours suivront, pareils en apparence aux jours qui ont précédé.


Les deux amants, retranchés du monde dans leur solitude voluptueuse, n’y peuvent cependant pas rester sans fin. Louÿs avait médité d’intituler son livre La Semaine du Printemps. Sans doute se souvenait-il d’avoir écrit jadis, d’avoir pensé peut-être qu’une seule nuit suffit à un couple pour