Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 7.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blanches, quatrième crime. — Malgré sa résistance indignée elle cessera d’être vierge en même temps que sa sœur, puisque sa conformation physique le veut ainsi : viol, cinquième crime. — Le coupable sera son beau-frère : inceste, sixième crime, non prévu par les lois, mais que je retiens néanmoins comme circonstance aggravante. Enfin, cet homme est un homme marié : adultère et septième crime. — Est-ce là tout ? Non pas encore : le mariage de l’une détermine le mariage de l’autre jumelle, puisque toutes deux sont indivisibles, comme vous le démontrait mon confrère avec une lumineuse justesse de déduction. Vous êtes donc contraint d’inscrire à la fois sur deux états civils de femmes le nom d’un seul et même mari auquel vous n’épargnez le cas d’adultère que pour le précipiter dans celui de bigamie, devenir sciemment son complice et le suivre plus tard aux travaux forcés !

— Le jugement fut remis à huitaine ?

— Oh ! non. Le maire protesta sur-le-champ qu’il n’avait jamais songé à donner son assentiment et le mariage ne fut pas conclu.

— Dieu soit loué ! dit gaiement le médecin.